DE HERRI III. [i588]                     . 36;
deux sœurs parisiennes, filles de Jacques Foucaud, pro­cureur en parlement, comme huguenotes obstinées. Partant, furent billonnées quand on les mena au sup­plice, qu'elles endurèrent fort constamment ; une dos deux fut brûlée vive-, par la fureur du peuple, qui coupa la corde avant qu'elle fût étranglée.
En ce tems, madame de Montpensier, contente à merveille des heureux succès de son frere, se vint loger comme de bravade en l'hostel de Montmorency. De quoy étant reprise par la Reine merc ; « Quc voulcz-« vous, madame? lui répondit-elle. Je ressemble à ces « braves soldats qui ont le cœur gros dc leurs vic-« toires. »
Les quatre, premiers jours dc juillet., les prevost des marchands et echevins de Paris firent assembler les bourgeois par dixaines, pour proder à la déposition des chefs d'icelle suspects : ce qu'ils firent, et déposè­rent singulièrement les gens de longue robe, ct ccux qui étoient officiers du Roy, pour ce qu'ils étoient, à leur dire, tous hérétiques : tellement qu'au lieu de gens de qualict d'honneur qui commandoient à la ville, furent établis de petits mercadans, et un tas de faquins ligueurs.
Le samedy 9 juillet, un nombre-de bourgeois se trouva au Palais s six heures du matin. Un desquels s'adressant au premier president, lui dit insolemment quc la cour advisast de faire justice de Du Belloy, hu­guenot , prisonnier depuis long-tems dans la Concier­gerie : autrement'qu'il y avoit danger que le peuple ne la fist. Le president Potier, avec deux conseillers, fut député vers le Roy pour lui faire entendre la forme des requêtes de ceux de la Ligue à sa cour.
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